Marius Jacob

Quand l’Histoire s’invite à Utopaille… COMPLET !

Bonjour à tou.te.s,
Vous avez pu vous rendre compte en lisant les différents textes de ce blog que nous aimons mettre en lumière les plantes et légumes oubliés du jardin. Mais il n’y a pas que les jardiniers et les cuisiniers qui ont parfois la mémoire courte ! Pour preuve, la compagnie Catamavra braque les projecteurs sur un personnage passionnant de l’histoire de France, totalement oublié des manuels. Alors que nous n’avons aucun doute sur ses vertus thérapeutiques pour le cerveau !

Le 16 février à 18h, nous vous proposons de venir découvrir une intervention théâtrale qui met en lumière la vie pour le moins originale d’Alexandre Marius Jacob (1879-1954). Vous ne connaissez pas ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le ou la seul.e ! Mais si je vous dis Arsène Lupin, cela peut vous mettre sur la piste… Même s’il semble que Leblanc (auteur d’Arsène Lupin) ait toujours nié s’être inspiré de la vie de Jacob*.

affiche histoire de marius jacob

Quelques mots sur l’histoire

Jacob est un prolétaire né à Marseille. Il commence à travailler dès 12 ans dans la marine. Il y découvre la société, de la haute sur le pont à la basse dans les cales. Après un passage par la piraterie dont la violence ne lui convient guère, il rentre en France. Son travail dans l’imprimerie lui fait découvrir le monde libertaire. Harcelé par la police pour des affaires secondaires, il se voit contraint de basculer dans « l’illégalisme pacifique ». C’est alors que commence sa vie de cambrioleur, « travailleur de la nuit ». Les victimes de la bande sont soigneusement choisies parmi les métiers qui  tirent profit ou concourent au maintien d’un ordre social jugé injuste. Le fruit des larcins est essentiellement reversé à la cause anarchiste et aux nécessiteux.

« Ceux qui produisent tout n’ont rien et ceux qui ne produisent rien ont tout. Un tel état de choses ne peut que produire l’antagonisme entre les classes laborieuses et la classe possédante, c’est à dire fainéante. »
Marius Alexandre Jacob

Mais cela tourne mal. Malgré sa belle éloquence et son humour insolent, Jacob se retrouve au bagne à Cayenne. Il fera partie des rares survivants, et rentrera en France près de 20 ans plus tard. Jacob y organise sa vie simplement, en restant lié au milieu anarchiste militant. Il met son intelligence au service de causes qu’il juge justes et pacifiques. En 1954, sa santé déclinant, il se donne la mort.

Quelques mots sur le spectacle

Je laisse ici la parole à 3 chanceu.x.ses qui ont déjà vu le spectacle et ont accepté de partager leur témoignage :

En dépit de ses dénégations, le romancier Maurice Leblanc a certainement emprunté à l’anarchiste Marius Jacob divers traits du personnage d’Arsène Lupin : son panache, son ironie et son sens de la répartie face aux autorités judiciaires. Le procès de Jacob s’ouvre en mars 1905. Lupin apparaît dans le magazine Je sais tout en juillet de la même année… Mais les ressemblances s’arrêtent là.

Le spectacle présenté par Cathy et Jacques met bien en valeur ce qu’il y a de paradoxal et d’admirable chez Jacob : faute d’être un « honnête homme » au sens traditionnel (lié notamment au respect du droit de propriété), le chef des « Travailleurs de la Nuit » est un modèle d’intégrité intellectuelle, d’une fidélité absolue et jamais démentie aux principes qui orientent sa vie. L’  « intervention » théâtrale de Cathy et Jacques, construite et sérieusement documentée, nous dit cela sobrement, avec une sincérité qui emporte la conviction, nous émeut et nous oblige à un petit examen de conscience moral et idéologique…

Daniel Couégnas (auteur notamment de « Fiction et culture médiatique à la Belle Epoque dans le magazine Je sais tout (1905-1914) » aux Presses Universitaires de Limoges)

Un bel hommage rendu à Alexandre Marius JACOB, anarchiste, cambrioleur et bagnard, par  la compagnie Catamavra. 

Un spectacle inattendu, poétique et captivant. Merci à Jacques et Cathy pour cette création qui conquit le public.

Brigitte et Dominique Guinot

Et pour finir…

Marius Jacob au bagne - Histoire

A la fin de l’intervention, vous aurez la possibilité d’échanger avec les acteurs et les autres spectateurs autour d’un buffet préparé par Utopaille.
Vous trouverez dans la salle deux « Chapeaux » pour une participation libre et consciente à l’organisation de cette soirée : l’un pour le spectacle, l’autre pour le buffet.

Attention, nous sommes limités à 25 places, l’inscription est donc INDISPENSABLE, de préférence en utilisant le formulaire de contact, ou au 06 65 49 27 11 .
Merci de préciser si vous restez pour le buffet.

Voilà, nous sommes impatients de découvrir avec vous l’histoire de ce mystérieux personnage oublié…

A très bientôt,

Bénédicte

*Précisons que la thèse du « modèle » Jacob est totalement réfutée par Jean-Marc Delpech dont la thèse de doctorat sur Jacob a fait l’objet d’un livre de référence sous le titre « Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur ». Il y oppose Lupin, le dandy séducteur vivant dans l’apparence et le luxe à Jacob, l’anarchiste pratiquant « la reprise individuelle  » pour « la cause ».

2 réflexions sur “Quand l’Histoire s’invite à Utopaille… COMPLET !

  1. Béa dit :

    ça c’est encore une belle surprise ! je suis encore plus contente d’être à la retraite, ça me permet d’envisager de rester le WE, surtout quand la programmation culturelle locale n’a rien à envier aux grandes villes ! Génial, merci d’avance !

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